Mon récit d'accouchement
- Laurie Thiboutot
- 3 déc. 2023
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 janv. 2024

* 𝘈𝘵𝘵𝘦𝘯𝘵𝘪𝘰𝘯, 𝘴𝘪 𝘵𝘶 𝘦𝘴 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘦 𝘱𝘰𝘪𝘯𝘵 𝘥'𝘢𝘤𝘤𝘰𝘶𝘤𝘩𝘦𝘳, 𝘫𝘦 𝘯𝘦 𝘴𝘢𝘪𝘴 𝘱𝘢𝘴 𝘴𝘪 𝘤'𝘦𝘴𝘵 𝘶𝘯𝘦 𝘣𝘰𝘯𝘯𝘦 𝘪𝘥é𝘦 𝘥𝘦 𝘭𝘪𝘳𝘦 𝘤𝘦𝘤𝘪. 𝘚𝘢𝘤𝘩𝘦𝘴 𝘢𝘷𝘢𝘯𝘵 𝘥𝘦 𝘥é𝘣𝘶𝘵𝘦𝘳 𝘵𝘢 𝘭𝘦𝘤𝘵𝘶𝘳𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘫𝘦 𝘨𝘢𝘳𝘥𝘦 𝘶𝘯 𝘴𝘰𝘶𝘷𝘦𝘯𝘪𝘳 𝘵𝘳è𝘴 𝘱𝘰𝘴𝘪𝘵𝘪𝘧 𝘥𝘦 𝘮𝘰𝘯 𝘢𝘤𝘤𝘰𝘶𝘤𝘩𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵. 𝘐𝘭 é𝘵𝘢𝘪𝘵 à 𝘭'𝘰𝘱𝘱𝘰𝘴é 𝘥𝘦 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘫𝘦 𝘮'é𝘵𝘢𝘪𝘴 𝘪𝘮𝘢𝘨𝘪𝘯é, 𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘪𝘭 é𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘱𝘢𝘳𝘧𝘢𝘪𝘵. 𝘓𝘦 23 𝘴𝘦𝘱𝘵𝘦𝘮𝘣𝘳𝘦, à 11𝘩06, 𝘫'𝘢𝘪 𝘧𝘢𝘪𝘵 𝘭𝘢 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘣𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘳𝘦𝘯𝘤𝘰𝘯𝘵𝘳𝘦 𝘥𝘦 𝘵𝘰𝘶𝘵𝘦 𝘮𝘢 𝘷𝘪𝘦.
19 septembre : DPA. Le "fatidique" 40 semaines avait sonné et toujours pas de bébé. Oui, je l'avoue, j'étais triste & j'avais une peur bleue du déclenchement. Vers la fin de l'après midi cette journée-là, j'ai commencé à ressentir la même douleur que lorsque j'avais mes règles. Je n'ai pas dormi de la nuit tellement j'étais stressée !
20 septembre : Les crampes "menstruelles" continuent et sont un peu plus douloureuses. Toutefois, lorsque je vais marcher avec mon chien Albert elles s'estompent. Ce n'est donc pas commencé, mais je sens que ça travaille. Vers midi, je perds mon bouchon muqueux et en après-midi je vais chez le médecin pour un suivi. Mon travail n'avait pas avancé, j'étais toujours dilatée à 1 et effacée à 50 %. Elle me propose un stripping, ce que j'accepte.
21 septembre : Mes douleurs sont de plus en plus fortes. Je prend deux bains dans la journée. Je vais marcher, je fais du ballon, mais c'est de plus en plus inconfortable. J'essaie de dormir, mais ça m'en empêche.. le soir en parlant avec ma grand-mère au téléphone, je dois raccrocher puisque j'ai de la difficulté à parler. Je fini par m'endormir vers minuit.
22 septembre, 2h du matin : Je suis réveillée par une douleur beaucoup plus forte que les précédentes. J'attend et après 30 minutes je me rend compte que c'est des douleurs qui viennent et repartent !! Je décide de me lever et marcher dans la maison pour voir si ça passe, mais non. Je prend ma montre et calcule mes contractions. Elles durent 30 secondes tous les 5-6 minutes.
22 septembre, 4h du matin : Je me fais couler un bain et continue à calculer; c'est encore plus rapproché. Aux 3-4 minutes et ça dure 45 secondes. Après 30 minutes, je décide d'appeler ma doula. Elle me confirme que effectivement je suis en travail, mais qu'on a encore du temps. Vers 6h30 du matin, elle vient me rejoindre et entre temps je réveille Rémi pour lui dire qu'il va devenir papa aujourd'hui.
Je perds quand même beaucoup de sang durant mes contractions. Rémi est stressé et appelle l'hôpital pour savoir quoi faire. Les infirmières disent que comme c'est un premier bébé ça peut être long, mais comme je saigne, c'est mieux de venir à l'hôpital.
22 septembre, 10h : Arrivée à l'hôpital. La marche vers les admissions me semblent interminables et j'ai deux contractions en m'y rendant qui sont très douloureuses. Rémi m'inscrit, mais c'est long. Je passe deux autres contractions appuyée sur le mur de l'admission à bout de patience. Finalement, je suis admise pour être examinée... verdict : JE SUIS À 2 CM !! 😳 Je me dis "quoi c'est pas possible !!! Ça fait 8h déjà que mes contractions sont au 5 minutes et moins, et j'ai très mal !! C'est pas supposé faire mal comme ça juste à 2." Surtout que personnellement j'ai des douleurs menstruelles tellement fortes que j'en vomis et perds connaissance. J'aurais jamais pensé qu'à 2 cela me ferait si mal !
L'infirmière parle de me retourner à la maison puisqu'ils n'ont plus de chambre disponible, mais je panique ! Juste la marche du couloir me fait peur. Finalement, le bain est libre et je m'y installe jusqu'à ce que quelqu'un le réclame. Ma doula m'installe une belle ambiance avec des huiles, j'essaie plusieurs positons et je bouge beaucoup mon bassin. Je demande aussi un ballon pour en faire après le bain. Je n'ai pas l'impression que ça apaise mes douleurs. C'est reposant oui, mais les douleurs sont plus fortes. Elles continuent d'être au 3-4 minutes.
22 septembre, 14h : Une autre femme réclame le bain, je dois donc sortir et on m'examine pour voir si je suis admise. Mauvaise surprise : JE SUIS À 3 CM !
"Non !! Ça fait 5h encore et j'ai si mal !!"

22 septembre, 15h : Il n'y a toujours pas de chambre libre. Ils parlent de me renvoyer chez moi. "Non impossible. J'ai trop mal svp!" Finalement, on me donne une mini chambre qui me semble être à l'autre bout de l'hôpital dans laquelle il y a une chaise et un ballon. Ma doula m'installe des TENS puisque les contractions sont vraiment fortes ! Je ne comprend pas pourquoi mon col n'ouvre pas avec ces douleurs si intenses. Moi qui pensait que de 1 à 4 cm, les douleurs seraient tolérables. Par contre, je gère les contractions comme une championne (oui je m'autorise à me lancer des fleurs). Je suis molle molle, je fais des sons graves avec l'aide de ma doula, je respire bien, je pleure et je vide toutes les émotions que j'ai à vider.
22 septembre, 17h : Enfin, j'ai une chambre. Ils m'examinent et je suis à ... 4! (bon je n'avais pas d'espoir beaucoup vu la lenteur de mon travail) Je commence à songer à la péridurale, mais j'ai siii peur. Je ne veux pas recevoir de pitocin (hormone synthétique). Je sais que ça peut ralentir le cœur du bébé et nuire à l'arrivée des hormones naturelles pour l'allaitement. La médecin me propose de rompe la poche de mes eaux pour accélérer le travail. Elle sait que je souhaite un accouchement naturel. Je suis déchirée. D'un côté, je veux continuer et honorer mes souhaits de naissance. D'un autre côté, je suis épuisée par ce travail si long qui ne progresse pas du tout malgré tous mes efforts et mes changements de positions. Je parle de mes craintes avec l'infirmière, mon mari et la doula et à 20h je capitule : je demande la péridurale. Je suis en paix avec ma décision qui a été mûrement et longuement réfléchie en pesant tous les pours et les contres.

22 septembre, 20h : Je reçois la péridurale quelques instants après. Remi fait un petit malaise à la vue de l'aiguille. J'ai peur pour lui. J'espère qu'il va bien. Il m'a tellement aidé durant mes contractions à me flatter; me rassurer et faire des points de pression.
Je ressens une dernière contraction et après cela un soulagement total. Ma Doula est partie se reposer chez elle, Rémi dort, mais pas moi.
22 septembre, 23h : Je ne dors pas, Remi ronfle trop fort 🙈. Mes contractions ont ralenties en raison de la péridurale. "Merde ! Je savais que j'aurais pas dû prendre ça !" La médecin arrive enfin pour rompre ma poche des eaux et me dit que souvent ça accélère le travail et qu'ils n'ont pas besoin de donner de pitocin. Ça me rassure. Je suis rendu dilatée à 6 cm. Je continue à bouger mes jambes de gauche à droite. Je ressens mes contractions, mais légèrement. Je demande un disque pour bouger mon bassin dans le lit et je passe des heures à faire des exercices pour m'assurer que mon col ouvre bien et que bébé descend malgré ma péri. L'infirmière me dit que mon travail a repris ! 3-4 contractions par 10 minutes et c'est ce qu'on veut ! YESS !
23 septembre, 3h du matin : La médecin vient m'examiner je suis rendu à ... 6,5 !! "What ???" Avec des contractions d'une minute aux 2-3 minutes. Du jamais vu ! Pas le choix, ça prend du pitocin. Je pleure, Remi se réveille, me console et retourne se coucher lorsque je suis calme.
23 septembre, 7h du matin : Je suis rendu à 9 ! Arielle est déjà prête à sortir (position +3) Je sens que ça pousse, mais le médecin ne veut pas. Je suis déçue puisque je sais que le changement de chiffre est à 8h et j'aime cette médecin, je veux que ce soit elle qui m'accouche. Ma doula est de retour et on réveille Remi qui avait mis son alarme et qui ne s'est jamais réveillée malgré qu'elle était très forte 🙈
23 septembre, 10h : Enfin à 10 cm ! Moi qui voulais faire du late pushing, je n'ai pas eu besoin. Elle était déjà prête. Seulement mon col qui était hyper lent. Je commence à pousser sur le côté. Les médecins s'attendent à ce que ce soit rapide étant donné la position d'Arielle. Après 1h, le médecin me dit : "Je vais devoir pratiquer une incision, ton bébé doit sortir à la prochaine sortie parce que son cœur ralentit trop"
- "non non pas ça, pas l'épisiotomie !! C'était ma plus grosse phobie de l'accouchement !"

23 septembre, 11h : La médecin veut pratiquer une épisiotomie et ma doula le regarde et dit fermement "Est-ce vraiment nécessaire ? Elle pourrait faire une dernière poussée dans une autre position et donner tout ce qu'elle a avant d'en arriver là !"
Et moi de dire "oui oui, je veux essayer une dernière fois svp !! Je vais donner tout ce que j'ai!"
11h06 dernière poussée, j'ai évité l'épisiotomie grâce à ma doula et Arielle est née. 💕 Mais je ne l'entend pas pleurer. En l'espace de 5 secondes l'équipe médicale prennent ma fille de sur moi puisqu'elle ne respire toujours pas ! C'est l'enfer ! Je crie "JE VEUX MA FILLE !" Remi la suit (supposément qu'il me parle en même temps pour me rassurer qu'elle va bien mais je n'entend rien, je fais juste dire "je veux ma fille!")
J'ai le temps de délivrer mon placenta et de commencer les points de suture (déchirures très mineures à 1 degré! Yeah!) avant qu'ils déposent ma fille sur moi.
Je pleure toute les larmes de mon corps, Rémi aussi. C'est le plus beau et le plus intense jour de ma vie !

J'avais si peur d'accoucher. Mon accouchement a duré 33 h, dont 25h à l'hôpital, il a été beaucoup plus difficile que je ne l'aurais imaginé. Mais il a été parfait. J'ai fait des choix éclairés et réfléchis, j'ai été guidé, écouté et aidé, autant par mon mari, le personnel hospitalier et ma doula. Et en passant, c'est vrai qu'on oublie tout.
J'ai appris que la préparation était très importante, mais savoir lâchez prise l'était d'autant plus. Je suis contente de ma grossesse puisque j'ai tout mis en place pour avoir un bel accouchement facile. Ça n'a pas été le cas, mais je n'ai aucun regret 💕
Mon corps a su accouché 🙏 Et je suis une super woman maintenant.
Xoxo,
Laurie, maman comblée et puissante🦸🏼♀️
📸 Merci à ma Doula Estelle d'avoir été là pour moi et pour toute ces magnifiques photos. Sans toi, mon expérience aurait été beaucoup plus amère. Tu m'as sauvé d'une épisiotomie !!! T'en rends tu compte! 🙏 je t'en serai toujours reconnaissante 💕
Si tu es dans les alentours de la ville de Québec, que tu es enceinte et que tu aimerais avoir l'aide plus que précieuse d'une accompagnante à la naissance, je t'invite à contacter Estelle via ses médias sociaux. Tu peux aussi t'abonner à sa page puisqu'elle y partage de précieux conseils.
*Si tu le désires, j'ai enregistré un épisode de podcast pour le balade "Maternité Sans Tabou" dans lequel je raconte ma préparation à la naissance et mon accouchement plus en détails. Tu peux l'écouter juste ici :
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